Le 24 avril 2024, des responsables locaux de collectivités territoriales de Matmata ont retiré le drapeau amazigh qui se trouvait sur une petite place de Tamezret, sans aucune explication. En effet, le délégué de Matmata et le secrétaire général de la municipalité de Matmata se sont rendus au village de Tamezret, près d’At-Wab (Matmata), pour retirer le drapeau amazigh, hissé à côté du drapeau tunisien, sur la place Ath Mezlin qui s’y trouve depuis cinq ans.

Les habitants du village étaient scandalisés par cet acte qui n’est pas justifié par ces autorités et qui porte atteinte à l’un des symboles du village mais aussi de l’ensemble de celles et de ceux qui se reconnaissent dans l’identité amazighe en Tunisie.

Les habitants d’un village voisin, Taoujout, condamnent cet acte et disent dans une déclaration publiée sur leur page Facebook que « Tous les Amazighs tunisiens distinguent entre « Acenyal« , le symbole de l’identité, et le drapeau national de la Tunisie. La présence du drapeau amazigh souligne notre respect pour notre diversité, notre pluralisme et notre respect pour toutes nos différences ». Ils précisent dans leur déclaration que leur pays confronté déjà à plusieurs difficultés n’a pas pas besoin de ce genre d’actes qui compromet le vivre ensemble.

Les autorités tunisiennes qui ne sont pas capables de trouver des solutions au chômage (ce qui conduit nombre de jeunes à s’exiler à la recherche d’une vie meilleure), qui n’est pas capable d’assurer une alimentation en eau à même de répondre aux besoins élémentaires des habitants, qui n’est pas capable d’assurer un réseau de transports publics efficace, qui n’a pas été capable d’assurer les infrastructures de base, qui n’a pas été capable de venir en aide aux agriculteurs en difficulté,… ces mêmes autorités se mobilisent pour retirer un drapeau sur une place du village aménagée par les habitants eux-mêmes…

Un tel acte ne peut se justifier que par l’attitude anti-amazighe (donc raciste) de ces responsables censés servir leurs administrés au lieu de s’attaquer à des éléments symboliques de leur identité.

Cet acte est condamnable et les autorités tunisiennes de Matmata doivent réparer leur malveillance et demander des excuses aux citoyens de Tamezret.

Masin FERKAL, Association Tamazgha